- émule
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♢ Par ext. Personne d'un mérite égal. « Ravaillac, Damiens et leurs émules, voulaient atteindre la personne du roi » (Camus).émulen. Litt. Personne qui cherche à en égaler ou à en surpasser une autre sur le plan de certaines qualités. être l'émule d'un grand maître.⇒ÉMULE, subst.A.— Celui, celle qui tente d'égaler, de surpasser autrui dans le domaine artistique, intellectuel, sportif, etc. Être l'émule de qqn. Synon. concurrent, compétiteur. Vos rivales (...) car, au théâtre, on n'a pas d'amies (...) on n'a pas d'émules (...) on n'a que des rivales (A. DUMAS père, Kean, 1836, II, 4, p. 133). L'homme aura mieux que l'homme comme émule et comme adversaire (GIRAUDOUX, Guerre Troie, 1935, I, 6, p. 60). J'ai beaucoup connu, dans mon enfance, le disciple, l'émule et le rival de Debureau : le mime Paul Legrand (LÉAUTAUD, Théâtre M. Boissard, t. 2, 1943, p. 32).B.— P. ext.1. Vieilli. Celui, celle qui égale quelqu'un dans son domaine. Nos escadres, commandées par l'amiral Jean de Vienne, émule sur mer de Duguesclin (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 105) :• 1. Nous devons (...) le considérer [Jean Titelouze] comme l'émule français de Sweelinck et de Frescobaldi, tant pour le style que pour la valeur musicale.INDY, Cours de composition mus., t. 2, 1, 1897-1900, p. 75.2. Usuel. Celui, celle qui imite quelqu'un ou lui ressemble, est du même genre, du même style. La « vraisemblabilité » (...) chez Bourget, est parfaite. Émule de Balzac, il est profondément enfoncé dans la réalité (GIDE, Journal, 1939, p. 992) :• 2. Les vêtements tombent, tous à la fois et comme liés l'un à l'autre, car cette émule charmante de Fregoli ne conserve que sa chemise de jour (...) et son chapeau.COLETTE, Claudine en ménage, 1902, pp. 120-121.Prononc. et Orth. :[emyl]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1310 emole (AIME DU MONT-CASSIN, Y st. de li Normant, éd. V. de Bartholomaeis, V, I, p. 223); début XIVe s. emule (Pamphile, 2209 ds T.-L.), qualifié de ,,terme de colege`` par RICH. 1680; 1694 (Ac. : Il se dit aussi de deux hommes qui sont regardez comme estant d'un mérite égal en quelque Art, en quelque profession). Empr. au lat. class. aemulus « celui qui cherche à égaler (en bonne ou mauvaise part) ». Fréq. abs. littér. : 114. Bbg. GIR. 1834, p. 37.émule [emyl] n.❖1 Littér. Personne qui cherche à égaler ou à surpasser qqn en qqch. de louable et de grand. ⇒ Adversaire, compétiteur, concurrent. || Un, une émule. || Être l'émule de qqn, d'un grand homme. || Se conduire en émule de qqn. ⇒ Émuler (rare). || Il a surpassé tous ses émules. || Émule et non rival (→ Cohésion, cit. 4). || « Le disciple, l'émule et le rival de Debureau » (Léautaud, in T. L. F.).1 Des Anglais en secret gagnez l'illustre reine.Je sais qu'entre eux et nous une immortelle haineNous permet rarement de marcher réunis,Que Londres est de tout temps l'émule de Paris (…)Voltaire, la Henriade, I.2 Personne d'un mérite égal. ⇒ Égal, équivalent. || Carthage, la digne émule de Rome. || Racine est l'émule de Virgile.2 Au lieu de mépriser et d'affecter d'ignorer ses grands émules ou devanciers d'outre-Manche et d'outre-Rhin, il eût pris plaisir à s'en informer, à les mieux connaître (…)Sainte-Beuve, Chateaubriand, t. II, p. 351.3 Personne qui imite (qqn). || « Cette émule charmante de Frégoli » (Colette, Claudine en ménage, in T. L. F.).❖HOM. Formes du v. émuler.
Encyclopédie Universelle. 2012.